On dit de ché gens d'Camon des hortillonneurs, mais à St Leu on disait d'eux en les voyant arriver de bonne heure pour le marché, leurs cornets plein de légumes qui glissaient sur l'eau, avec leur cape et leur coiffe qui les protégeaient du vent humide du petit matin, eh bien on disait d'eux des péqueux de lune. En effet avec leur long bâton qu'ils enfoncaient dans l'eau jusqu'au fond de la rivière pour pousser leur embarcation, on eût dit une armée de guerriers venus d'ailleurs pour piquer la lune qui se reflétait dans l'eau.
Embarquez à bord des cornets plein de couleur pour voir les pêcheurs de lune qui traversent les rieux, l'avre et la somme vers St Leu. Là-bas chez eux se trouvent des terres étranges, où la Mort elle-même a la senteur d'une rose...
En les voyant passer, les chats ne bougent plus ni queue ni moustache. Nul ne sait pourquoi. Le marchand de laitues et de cresson, est poursuivi par de mystérieux ennemis qui leur font pêcher les lunes du petit matin. Dans les entrailles de la tourbe, une guerre épouvantable semble se préparer.
Les hortillonneurs sauront-ils sauver le peuple de la ville de ces envahisseurs ? Auront-ils la bravoure d'aller jusqu'au bout d'un rêve encensé, d'une utopie qui dévore les coeurs ? Arriveront-ils un jour à la pêcher cette lune?
Par Luc Decroix
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire